Un changement de cap est-il en train de s'opérer dans la situation de la clinique de Lesparre ? C'est probable, même s'il s'agit de rester prudent sur le court terme. Samedi dernier, un communiqué de presse du Pavillon de la mutualité, propriétaire et gestionnaire de l'établissement, précisait que le Pavillon s'engageait, « à s'impliquer directement dans la gestion de la clinique avec deux axes forts, le recrutement de professionnels de santé dans les spécialités relevant notamment des missions de services publics et dialogue direct avec les professionnels de santé, les élus et les usagers du Médoc ».
Contacté hier par « Sud Ouest », René Martin, le président du Pavillon de la mutualité, confirmait que des candidatures de médecins étaient aujourd'hui examinées et que le service maternité devrait subsister sous sa forme actuelle. Un rendez-vous a été pris avec l'un des deux obstétriciens sur le départ. Il pourrait finalement rester à la clinique. La situation devrait être éclaircie en fin de semaine.
Rendez-vous ministériel
Ce communiqué, signé par René Martin, a été publié au lendemain d'une réunion qui s'est tenue à Paris, le vendredi 16 mars, dans le cabinet ministériel de Nora Berra, la secrétaire d'État à la santé. Le rendez-vous ministériel obtenu est à l'initiative de David Gordon-Krief, candidat UMP aux élections législatives sur la 5e circonscription (Médoc) et président de l'Union nationale des professions libérales (Unalp).
Autour de la table, la direction générale du Pavillon de la mutualité et l'Agence régionale de santé (ARS) ont pu faire un tour complet de la situation de la clinique. Sur le fond, David Gordon-Krief, qui explique avoir beaucoup travaillé sur les questions de santé dans le cadre de son mandat de président à l'Unalp, relate qu'il a été demandé au Pavillon de la mutualité de revoir sa méthode de gouvernance de la clinique de Lesparre et de faire en sorte qu'elle redevienne « attractive ». En clair, qu'elle soit « reprise en main ».
Selon lui, « il n'est pas normal qu'autant de médecins démissionnent et que la confiance en l'établissement soit perdue ». La clinique, qui évolue au sein d'un bassin de population important, « doit retrouver l'excellence pour attirer patients et la prescription des médecins » précise encore David Gordon-Krief.
Sur l'aspect financier, l'Agence régionale de santé (ARS) continuera de soutenir la clinique dans ses missions de services publics, mais à condition que le Pavillon de la mutualité propose un véritable projet d'établissement.
Pour ce qui est de la gouvernance, René Martin a indiqué que le secrétaire général du Pavillon de la mutualité, le directeur des ressources humaines, et lui-même, allaient s'investir plus directement dans la gestion clinique. Jean-Marc Lismonde, l'actuel directeur de la clinique de Lesparre, devrait faire les frais de cette réorganisation. Le messsage ministériel est donc bien passé.
L'appel du Pavillon
Tout en rappellant « qu'il n'a jamais été question pour le Pavillon de la mutualité de vouloir abandonner la clinique de Lesparre, même si c'est un dossier difficile », René Martin a aussi lancé son message. Il revient sur la nécessité de voir « la population davantage fréquenter la clinique pour qu'elle puisse vivre ».
Un même appel est envoyé aux médecins libéraux du secteur qui peuvent aussi orienter leurs patients sur l'établissement. Un renversement de tendance qui devrait prendre du temps, et qui passera nécessairement par des étapes de mise en confiance. Le changement de cap, s'il se confirme, ne veut pas dire le succès pour demain. Mais c'est déjà un premier pas.